ArcelorMittal: affrontements entre syndicalistes et gendarmes
Jean-paul Delbert 2 mars 2012
La gendarmerie mobile a délogé, vendredi 2 mars, des salariés de l’aciérie ArcelorMittal de Florange qui bloquaient depuis une heure la ligne de chemin de fer reliant la France au Luxembourg à Ebange. Les forces de l’ordre ont repoussé des voies les métallurgistes qui avaient auparavant refusé plusieurs fois de quitter les lieux malgré les demandes du sous-préfet de Thionville, François Marzorati. Les salariés se sont rabattus vers le poste de contrôle ferroviaire, qu’ils occupent depuis le début de matinée, et qui gère la circulation des trains chargés de produits finis sortant de l’aciérie. Des bousculades avaient lieu entre les gendarmes, casqués et vêtus de la tenue antiémeute, et les métallurgistes, qui chantaient La Marseillaise. L’intervention a fait un blessé léger parmi la cinquantaine de manifestants. Plus tôt vendredi matin, les protestataires ont bloqué la gare d’Ebange par laquelle passent tous les trains approvisionnant en acier l’usine ArcelorMittal, ainsi que le poste de contrôle. « L’objectif est de perturber la production pendant au moins vingt-quatre heures », a expliqué un syndicaliste.
Il s’agit de la cinquième action « coup de poing » des salariés d’ArcelorMittal qui occupent une partie de l’usine pour réclamer le redémarrage des deux hauts-fourneaux en sommeil depuis plusieurs mois. Lors d’un comité central d’entreprise qui se tenait en matinée au siège d’ArcelorMittal France, en Seine-Saint-Denis, la direction a indiqué que les travaux de maintenance de l’un des hauts-fourneaux débuteraient « très rapidement », sans pour autant évoquer une reprise d’activité, selon des syndicalistes. Le groupe « nous dit que les 2 millions d’euros prévus pour le haut-fourneau P6 seraient engagés très rapidement, dans les semaines à venir », a expliqué jean-marc-wecrin de la CFDT. « S’ils enclenchent tout de suite les travaux, ça veut dire qu’il y a l’idée de redémarrer, mais ça ne sort pas de leur bouche », a commenté le syndicaliste, qui interprète ces propos comme une stratégie « pour qu’on se calme ». « Mais ça ne nous calme pas! » assure-t-il.
Source A.F.P.
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