Jean-paul Delbert 21 février 2012
En marge d’un déplacement sur un site d’Alstom en Charente-Maritime, Nicolas Sarkozy a assuré, mardi 21 février, qu’il se penchait sur le sort de l’usine sidérurgique d’ArcelorMittal à Florange (Moselle), actuellement à l’arrêt, et dont les salariés disent craindre une fermeture définitive. « Entre ce matin et ici, j’ai eu les dirigeants d’ArcelorMittal pour parler de Florange, on aura l’occasion d’en reparler » a déclaré le président de la République. » Moi, je ne veux pas que Florange meure. Alors bien sûr, il y a la crise et il y a moins de demande d’acier, mais je pense en cette année 2012 qu’on fera tout pour que Florange rouvre », a-t-il dit. Environ 200 sidérurgistes ont envahi lundi matin les locaux de la direction à Florange, avec l’intention de s’y maintenir tant que l’entreprise n’aura pas annoncé le redémarrage des deux hauts-fourneaux. Nicolas Sarkozy avait promis en 2008 d’empêcher, au besoin par l’injection de fonds publics, la fermeture d’un autre site de la même société à Gandrange (Moselle), mais cette promesse n’a pas été tenue et l’usine a bien été fermée.
Tags: Nicolas Sarkozy fait pour Florange la même promesse qu'à Gandrange
Jean-paul Delbert 20 février 2012
Le PDG de veolia-environnement Antoine Frérot est sur un siège éjectable et pourrait être remplacé prochainement par l’ancien ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo, au terme d’une offensive lancée en coulisses par le patron d’EDF Henri Proglio, écrivent Les Echos et Libération ce lundi 20 février.
« Dans le plus grand secret », M. Proglio, ancien PDG de Veolia resté administrateur du groupe, « se prépare à demander au conseil la tête d’Antoine Frérot », affirme le site des Echos, sans citer de sources. « Depuis le milieu de la semaine dernière, les administrateurs ont été approchés », ajoute-t-il, précisant que le patron d’EDF bénéficie dans ses démarches de l’appui d’Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy. Dans son édition de lundi, le quotidien économique précise que « plusieurs administrateurs du groupe de services aux collectivités demandent la tête d’Antoine Frérot ».Selon Les Echos.fr, Jean-Louis Borloo, ex-numéro deux du gouvernement Fillon, figure « en tête de liste des successeurs pressentis ». Trois autres noms circulent aussi, précise le site : Augustin de Romanet, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), appelé à quitter son poste début mars, Jacques Veyrat, ancien patron de Louis Dreyfus, et Daniel Bouton, ancien PDG de la Société générale. « M. de Romanet n’a été ni contacté, ni ne s’est porté candidat », a réagi dimanche soir un porte-parole du patron de la CDC. EDF et Veolia se sont refusés à tout commentaire.
Tags: Alain Minc, EDF, Jean Louis Borloo, Proglio, Véolia
Jean-paul Delbert 20 février 2012
Entre 100 et 200 métallurgistes ont investi, lundi 20 février vers 8 heures, dans le calme, les locaux de la direction de l’usine d’ArcelorMittal de Florange. Répondant à l’appel d’une intersyndicale CFDT-CGT-FO–CFE-CGC, les ouvriers, pour la plupart casqués, sont entrés dans les grands bureaux de l’usine, aux cris de « Mittal, on veut du travail! ». Ils se sont ensuite rendus dans les étages supérieurs, dont la direction générale était absente, selon Edouard Martin, membre CFDT du comité central d’entreprise d’ArcelorMittal. Il s’agit de « mettre au chômage technique la direction. Nous resterons dans ces bureaux tant que les haut-fourneaux de l’usine n’auront pas redémarré », a-t-il ajouté. Une source syndicale a annoncé que des tentes allaient être érigées sur les pelouses de l’usine lors de cette occupation qui devrait se prolonger plusieurs jours. Pour les syndicats, la décision de la direction de ne pas remettre en route la filière liquide à Florange annonce une « mort programmée du site » où travaillent quelque 5 000 personnes, dont 3 000 en CDI. La direction d’ArcelorMittal doit présenter le 23 février aux représentants du personnel un projet de prolongation de la fermeture temporaire des hauts fourneaux au deuxième trimestre. ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid, assure qu’en Lorraine il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante. Le haut fourneau P6 a été mis en veille en octobre 2011, tandis qu’un premier haut fourneau, le P3, était déjà arrêté depuis juin. Lors d’une assemblée générale la semaine dernière, les syndicats ont promis de faire de Florange « le cauchemar du gouvernement » s’ils n’étaient pas épaulés dans leur lutte. »Aujourd’hui, nous sommes les maîtres à bord et la direction ne reviendra que lorsque le marché le permettra », a renchéri Edouard Martin, en promettant « au moins une action par semaine jusqu’au 6 mai », date du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Tags: ArcelorMital, Florange
Jean-paul Delbert 1 février 2012
Arrivé le 6 juillet dernier au Havre pour y être désarmé, le méthanier Tellier, de GDF Suez, va être déconstruit en Belgique. Van Heyghen Recycling, filiale du groupe Galloo, a en effet été retenue à l’issue d’un appel d’offres lancé par GDF Suez à l’automne. La société, spécialisée dans le traitement des déchets en France, en Belgique et aux Pays-Bas, assurera le désamiantage de la coque, la traçabilité des matériaux présents à bord, le démantèlement et le recyclage d’un maximum de produits. Ainsi, sur les 11.000 tonnes que pèse le Tellier, VHR devrait valoriser 9900 tonnes de matériaux ferreux, 500 tonnes d’inox, 30 tonnes de cuivre, 30 tonnes de bronze et de laiton, ainsi que 28 tonnes de plastiques. Les matériaux amiantés (dalles, plafonds, planchers…) représentent une centaine de tonnes. GDF Suez et Van Heyghen Recycling attendent désormais le feu vert des autorités françaises et belges, le Tellier étant soumis à une directive européenne sur l’exportation des déchets. Si ces autorisations administratives sont obtenues, le Tellier devrait être remorqué en mars jusqu’à Gand, où il sera déconstruit. Le chantier doit durer 12 mois.
Commandé par les Messageries Maritimes et Messigaz, le Tellier a vu sa construction débuter le 10 février 1972 au chantier de La Ciotat. Arrivé pour des tests dans le port de Skikda, en Algérie, le 7 février 1974, il y effectua son premier chargement de gaz naturel liquéfié à Arzew 10 jours plus tard, le GNL étant débarqué au terminal de Fos-Tonkin le 20 février. Si le navire a fréquenté quelque peu Le Havre, qui disposait d’un terminal méthanier dans les années 80, il a passé l’essentiel de sa carrière entre le terminal de Fos-Tonkin et les ports algériens. En près de 40 ans, le navire a réalisé 1956 voyages et effectué 7824 manoeuvres portuaires, le tout pour transporter 74 millions de m3 de GNL et parcourir 1.57 millions de milles. Long de 196.8 mètres pour une largeur de 29.2 mètres et un tirant d’eau de 8.1 mètres, le Tellier pouvait transporter dans ses cuves 40.090 m3 de GNL. Il pouvait atteindre la vitesse de 16.5 noeuds grâce à sa propulsion comprenant une turbine Stal-Laval avec une puissance de 12.500 kW. Exploité jusqu’à son désarmement par Gasocean, filiale de GDF Suez, le Tellier était, d’ailleurs, le dernier « turbinard » de la marine marchande française.