la Fonderie du Poitou en redressement judiciaire
Jean-paul Delbert 20 octobre 2011
Alors qu’une procédure de cessation de paiement avait été enclenchée lundi, la Fonderie du Poitou, propriété de Montupet, a été placée jeudi 20 octobre en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre.
La cessation de paiement a été décidée à la suite du blocage de l’usine de la Vienne, par les salariés, en grève illimitée depuis le 2 septembre contre un plan de compétitivité prévoyant une baisse généralisée des salaires. « Une nouvelle audience pour le point est prévue dans un mois » à Nanterre, le siège du groupe Montupet étant à Clichy (Hauts-de-Seine), a indiqué Mtre Malika Ménard. « On ne pourra se satisfaire de cette décision qu’à la condition d’un repreneur. » a, de son côté, indiqué Géry Bégeault, représentant intersyndical. « Mais il va falloir attendre les conditions de cet éventuel repreneur sur le maintien de l’emploi et l’abandon du plan de réduction des salaires. »
A l’origine de la grève, qui dure depuis le 2 septembre et plombe les finances de l’usine (la FDPA perdrait 300 000 euros par semaine, soit près de 2 millions d’euros depuis le début du conflit) : le plan de compétitivité voulu par la direction, rejeté par les syndicats, et qui prévoit des réductions de salaires de l’ordre de 25 % pour les ouvriers et de 15 % pour les cadres.
L’intersyndicale CGT, CFE-CGC, FO et UDT plaide en faveur d’une reprise par Renault, qui avait fondé la Fonderie en 1979 et l’avait vendue en 1998 avant le rachat du site par Montupet en 2009 à un fonds d’investissement allemand. L’administrateur judiciaire est attendu en début d’après-midi sur le site d’Ingrandes (Vienne) alors que le leader de la CGT,Bernard Thibault, est arrivé jeudi pour soutenir les salariés en grève. Le site d’Ingrandes emploie environ 470 personnes.